Comme vous le savez peut-être, nous avons récemment procédé à notre première opération de titrisation de créances à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), la Bourse commune des huit pays de la zone de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Cette opération qui a démarré le 11 avril dernier portait sur une émission d’obligations pour un montant de 10 milliards de francs CFA.
À travers cette opération, nous voulions remplir deux objectifs qui sont au cœur de la mission de Cofina depuis que nous avons créé l’institution en 2014 : accélérer et canaliser les financements en direction des entreprises qui en ont le plus besoin.
L’appellation « titrisation de créances » peut paraître un peu barbare… Il s’agit plus simplement d’une opération qui revient à transférer à des investisseurs de la zone UEMOA des actifs financiers (en l’occurrence les prêts accordés à nos clients) en les transformant en titres financiers.
À l’issue de cette campagne, nous avons levé plus de 16 milliards de francs CFA, soit une sursouscription de 60% qui traduit un fort intérêt des investisseurs. Les fonds enregistrés proviennent de pays répartis aux quatre coins du monde. D’Afrique bien sûr, avec le Burkina Faso, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Gabon ou encore le Maroc, mais aussi d’Allemagne, des États-Unis, du Royaume-Uni et de Suisse…
Le franc succès de cette opération est bien la preuve que les investisseurs voient en COFINA et dans le secteur de la mésofinance un potentiel encore sous-exploité. Les personnes morales, constituées de compagnies d’assurance majoritairement, représentent 84% des souscripteurs, signe indiscutable que nous avons la confiance de nos pairs et de nos partenaires.
L’argent collecté sera réinvesti dans l’économie réelle pour accompagner les petites et moyennes entreprises à se structurer dans nos pays de la sous-région. Pour nous, le succès de cette opération signifie surtout que mobiliser l’épargne au bénéfice des créateurs de richesse est possible en Afrique. C’est tout le projet de Cofina qui s’en trouve renforcé.
By Jean-Luc KONAN