« Pour les femmes, beaucoup se joue dès le plus jeune âge avec l’éducation »
Dans le cadre d’une série d’articles sur la place des femmes dans le monde professionnel, Yalis Sané, directrice du marketing et de la communication, nous a accordé un entretien sur sa vision des problématiques de genre dans le monde professionnel.
Après plus d’une quinzaine d’années de carrière à différents postes, quel bilan tirez-vous de votre expérience personnelle sur les discriminations femme-homme dans le monde professionnel ?
Tout d’abord, je ne tiens pas à faire des généralités. D’un secteur à l’autre, d’une personnalité à une autre, les expériences sont différentes et chacune de nous le vit à sa façon.
Pour les femmes, je pense néanmoins que beaucoup se joue dès le plus jeune âge avec l’éducation. Les parents ont un rôle essentiel pour faire comprendre à leurs filles qu’elles sont à égalité avec les garçons dans tous les domaines, notamment sur le plan intellectuel et professionnel.
J’ai eu cette chance de mon côté, ce qui m’a permis d’aborder mes études et ma carrière avec suffisamment de confiance en moi pour ne jamais me sentir inférieure à un homme.
Comme beaucoup de femmes, j’ai parfois subi des remarques désagréables. C’est arrivé lors de réunions que l’on me ramène à mon statut de femme ou que l’on me demande si j’étais l’assistante de telle ou telle personne.
Néanmoins, je ne me suis jamais laissée abattre. De plus, j’ai le sentiment que l’Afrique de l’Ouest est plutôt en avance sur ces questions comparées à d’autres régions du monde et que les inégalités de traitement dans le monde professionnel sont moins présentes. Quand il y a des choses positives, il faut le dire !
Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme en début de carrière ?
La confiance en soi est essentielle. Ne jamais se sous-estimer et se dire que tout est possible lorsqu’on est travailleuse et que l’on a une saine ambition.
Je pense aussi qu’il ne faut pas tomber dans un féminisme d’opposition aux hommes. Nous avons nos différences, mais nous sommes égaux et complémentaires.
Un point important : les femmes doivent s’entraider et éviter les compétitions entre elles.
Quelle est la politique de Cofina à ce sujet ?
Chez Cofina, nous n’avons pas de politique de quotas. Nous pensons que prendre en compte les compétences et la capacité à délivrer, c’est promouvoir automatiquement les femmes dans notre entreprise.
Cela se voit d’ailleurs dans le nombre de femmes collaboratrices, le nombre de clientes… Cofina a également mis en place une offre dédiée aux femmes entrepreneures, Fin’Elle. Alors que nos économies africaines sont tenues par des femmes, nous avons un rôle important en tant qu’institution financière pour permettre à ces femmes de développer leur projet d’entreprise.
Maintenant, nous devons réfléchir à comment aller plus loin en trouvant des solutions pour que les femmes puissent gérer leurs différentes vies pour ne pas se retrouver face à un plafond de verre. Permettre aux femmes d’affronter la charge professionnelle et la charge mentale du foyer est le défi auquel nous devons nous atteler désormais.