Jean Luc Konan, PDG Groupe COFINA | TEDX Abidjan Partie 2

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Parlons à présent des fondations.

On ne peut rien réussir de durable sans de solides fondations. J’ai eu la chance d’avoir de fondations solides dans ma vie, notamment grâce à ma famille.

Poursuivons avec la résilience car sans résilience on ne peut pas y arriver.

J’ai créé plusieurs sociétés avant de lancer Cofina, une première dans la restauration rapide, une seconde dans les importations de friperie, une troisième dans le transport collectif, une quatrième dans le transit. Elles sont toutes tombées en faillite. Ma cinquième société était dans la production de produits chimiques et elle marchait relativement bien. J’ai ouvert une filiale au Ghana, puis il y a eu la rébellion en Côte d’Ivoire, nos marchés sont tombés à l’eau. Cette nouvelle faillite m’a fait réaliser que « l’échec n’est qu’une occasion de recommencer quelque chose en mieux ».

J’ai dû passer par des années de réapprentissage aux termes desquelles j’ai exercé dans différents secteurs. Je me suis ensuite retrouvé au chômage sans aucune visibilité par rapport à ma carrière car la situation économique de mon pays n’était pas au beau fixe.

Dans ces moments, il faut se tourner vers son créateur, ce qui m’amène à la dernière partie qui est la plus importante « la main de Dieu ».

Après des jours de chômage j’ai accepté une proposition sans savoir que c’était cette décision qui allait me permettre de devenir banquier.

Sans le savoir cette décision m’a permis de devenir directeur dans une des plus prestigieuses banques à l’époque : la Barclays Bank. Et, c’est aussi cela « la main de Dieu ».

En mai 2008, je quittais Accra. En quittant l’aéroport j’ai reçu un appel de Tony Elumelu qui me demandait d’aller le voir à Lagos.

Je suis arrivé à Lagos à 10h du soir. Il a dit à ses collaborateurs présents ce soir-là : « J’ai appelé ce monsieur, je ne le connais pas, je l’ai appelé ce matin et il est avec nous ce soir, en ce qui me concerne on a plus besoin de l’interviewer, donnez-lui son contrat ».

C’est ainsi que j’ai signé le plus gros contrat de ma vie en 2h et les choses n’ont plus jamais été comme avant.

J’ai été directeur général au Gabon dans un premier temps, et me suis ensuite retrouvé dans la filiale du Sénégal sur un marché compétitif, que je ne connaissais pas et qui était déficitaire.

On a mis en place le « projet 120 » afin de relever la filiale. Quatre mois plus tard, la Banque a dégagé son premier bénéfice et nous avons signé le plus gros contrat jamais signé par le groupe, ce qui m’a permis d’être élu Banquier de l’année deux fois de suite au Sénégal.

Pour faire de la mésofinance, il faut des connaissances en banque, des compétences dans l’établissement de process et également en microfinance. Nous avions les deux premières. Un ami de longue de date, m’a présenté un jour à Marèma Bao Koné qui était à l’époque DG du crédit mutuel du Sénégal et sans le savoir, le maillon qui manquait à la chaîne venait d’être découverte. Elle est aujourd’hui la directrice générale adjointe du groupe Cofina.

La dernière chose la plus révélatrice de la « main de Dieu », a eu lieu en 2013 où il nous fallait serrer la ceinture. J’ai reçu un SMS qui venait de ma mère qui me disait « Mon fils il ne faut jamais avoir peur de tout recommencer à zéro, ni de quitter la classe affaire pour aller en classe économique, les grandes réalisations commencent par les grands sacrifices ».

Ce que vous ne savez pas, c’est que si vous avez une pièce de 25 francs CFA dans votre poche, c’est ma mère qui est sur la pièce. L’autre chose que vous ne savez pas, c’est que ma mère était enceinte de moi, indirectement je suis sur la pièce de 25 francs CFA, pas le billet de 10000 francs CFA, la pièce destinée à la grande masse. Ce qui veut dire que j’étais destiné à être banquier et à faire de la mésofinance.

On ne peut pas analyser la « main de Dieu » en regardant devant, on ne peut que constater son effet en regardant derrière, et quand les situations se posent, faire confiance à son instinct et faire de son mieux, en se disant que la « main de Dieu » va guider nos pas et nous amener vers la bonne direction.

A Cofina, on a voulu faire une banque différente, une finance plus inclusive pour notre continent. Les 20 milles méso-entrepreneurs qu’on a financé employaient en moyenne cinq personnes. Ces cinq personnes faisaient vivre en moyenne dix personnes. Ce qui veut dire qu’indirectement, on a pu impacté au cours des deux dernières années la vie de d’un million de personnes. En continuant ainsi, dans dix ans, on impactera la vie de plus de dix millions de personnes.

Tout ça pour dire que si la « main de Dieu » se pose sur vous, les portes s’ouvrent les unes après les autres comme par enchantement, il faut en faire un bon usage et quel que soit votre intelligence, ne négligez jamais la « main de Dieu ».

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